HISTOIRE DU LIÈGE

Léger, imperméable aux liquides et aux gaz, compressible, élastique, bon isolant thermique et acoustique, pratiquement imputrescible et très résistant à la friction, le liège est un matériau qui est très apprécié depuis les premiers temps de l’histoire de l’humanité. Les premières références au liège datent de 3000 avant JC en Egypte et en Perse, où il était utilisé dans les matériels de pêche.

Une histoire plusieurs fois millénaires

En l’an 3000 avant JC, le liège était déjà utilisé en Chine, en Egypte, à Babylone et en Perse pour la fabrication des objets destinés à la pêche. C’est à cette époque que le philosophe grec Teofrasto mentionne, émerveillé, dans ses traités « la faculté que cet arbre possède en renouvelant son écorce quand celle-ci lui est retirée ».

Le vin et le liège sont deux produits qui se complètent depuis longtemps. C’est ce que prouve une amphore datant du 1er siècle avant JC trouvée à Ephèse ; celle-ci était bouchée par un bouchon en liège et contenait encore des traces de vin... Plusieurs amphores de vins bouchées avec du liège ont été également retrouvées à Pompéi, ville romaine disparue brutalement suite à l’éruption du Vésuve le 24 août 79. Le chêne-liège était consacré au dieu Jupiter et ses feuilles et branches servaient pour couronner les athlètes vainqueurs des épreuves sportives…

Le Portugal a été le premier pays au monde à mettre en place les premières lois agraires protégeant les subéraies, les forêts de chênes-lièges, au début du 13e siècle. A l’époque des grandes découvertes maritimes portugaises, les constructeurs des nefs et des caravelles partant à la découverte des nouveaux mondes utilisaient le bois du chêne-liège pour fabriquer les parties de leurs bateaux les plus exposées aux intempéries.

Au 17e siècle en Angleterre, le physicien Robert Hooke est arrivé à obtenir la première image microscopique du liège, en utilisant un microscope de son invention. Pendant ce temps en France, Dom Pierre Pérignon, moine bénédictin français trésorier de l’Abbaye Saint-Pierre de Hautvillers, s’initiait à l’utilisation du liège avec lequel il bouchait les bouteilles de son fameux champagne…

C’est seulement au 18e siècle que l’exploitation systématique des grandes subéraies qui caractérisent la Péninsule Ibérique, et subsistent encore aujourd’hui au Portugal et en Espagne, a débuté.

Durant le 19e siècle, la France, l’Italie et la Tunisie développent l’exploitation systématique des subéraies, et des pays comme la Russie et les Etats-Unis commencent la plantation de chênes-lièges. Ce siècle est marqué par le développement important de l’industrie bouchonnière. Au Royaume-Uni, la première machine de fabrication de bouchons est brevetée ; apparaissent également de nouveaux équipements comme les machines pour calibrer les bouchons et, pour la première fois, des applications industrielles sont développées. Le liège est utilisé comme aggloméré simple pour le parquet inventé par les américains.

Au 20e siècle, l’industrie du liège des pays producteurs investit de plus en plus dans l’innovation et lance de nouveaux produits. En 1903, apparaissent les premiers bouchons avec des disques en liège naturel collés sur un corps formé de granulés de liège agglomérés. Quelques années plus tard, des brevets sont déposés pour l’utilisation du liège dans les courroies de transmission et dans les pneumatiques. Durant la Seconde Guerre Mondiale, ce matériel est utilisé dans de multiples équipements militaires. Dans les années cinquante, une entreprise américaine produit les premiers « carrelages » en liège aggloméré recouvert d’une pellicule vinylique pour le revêtement de sol.

Aujourd’hui…le liège est plus qu’un matériau.
Ses caractéristiques et propriétés multiples sont exploitées dans l’ensemble de l’industrie pour des exploitations très diverses : industries de pointe mais aussi industrie pharmaceutique, aéronautique ou automobile. Le liège est aujourd’hui un matériau moderne, performant utilisé pour de plus en plus d’applications.

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